L'Institut Pew Internet a le mérite d'effectuer des points d'étapes réguliers sur la pratique des blogs aux Etats-Unis. Une note récente - pointée sur les blogs de Loïc Le Meur et MediaTIC - nous donne un dernier état des lieux. En janvier 2005, on peut dire que :
- 7% des Internautes américains (8m) ont un blog
- Les créateurs de blogs sont plutôt des hommes (57%), jeunes (48% ont moins de 30 ans), utilisateurs d'Internet haut débit (70%), vétérans de l'Internet (82% l'utilisent depuis plus de 6 ans), instruits et aisés
- 27% des Internautes américains lisent des blogs
- 5% utilisent des agrégateurs RSS pour recueillir plusieurs sources d'informations
- 12% d'Internautes américains postent des commentaires sur les blogs
- 62% des Internautes américains ne savent pas ce qu'est un blog.
Ces quelques chiffres confirmeraient que pour l'instant, les blogs ne concernent qu'un public assez restreint, motivé pour diffuser des idées : politique, commentaires d'actualités, informations thématiques animant une communauté, etc. Une partie de la croissance de la lecture des blogs s'explique en partie par l'activité en ligne importante générée par la campagne présidentielle aux Etats-Unis. Beaucoup de blogs ont été créés pour supporter Bush ou Kerry et défendre des idées en rapport avec l'une ou l'autre des plates-formes électorales. Il est possible qu'une partie ait été délaissée à l'issue du scrutin.
Tout de même, 62% des Internautes américains ne savent pas ce que c'est, alors que les Etats-Unis connaissent le phénomène depuis 4 ans et que les war blogs ont été médiatisés. La question est de savoir si le blogging se cantonnera à un cercle d'avertis ou s'il deviendra un mode d'expression générationnel (cf. succès des blogs auprès des jeunes).
Je suis aussi surprise comme Cyrille sur le faible pourcentage de commentateurs : 12%. Dans un post récent, Francis Pisani en appelait à un blogging de conversation. Or, la discussion semblerait se circonscrire aux bloggers eux-mêmes, élargi de quelques contributeurs. Mais on reste loin des 27% qui les lisent et dont la majorité ne réagit pas.
Reste que le phénomène devrait s'amplifier, en sortant progressivement du sérail des avertis. Et qu'il s'est déjà affirmé comme source d'influence des grands médias (cf. démission de Dan Rather). On peut peut-être s'avancer jusqu'à dire qu'une partie des rédactions de titres plus traditionnels est insérée dans ces communautés d'Internautes vétérans - lecteurs de blogs, voire bloggers - et que l'influence des blogs sur les grands médias en découle.
> "Tout de même, 62% des Internautes américains ne savent pas ce que c'est, alors que les Etats-Unis connaissent le phénomène depuis 4 ans et que les war blogs ont été médiatisés."
Pas étonnant, jusqu'en 2000 les abonnés d'AOL ne savaient pas que les sites web existaient, surfant sur les contenus propriétaires d'AOL à plus de 60% de leur temps (de mémoire) et confondant le service en ligne AOL avec l'Internet.
La Blogosphère s'interpénètre aussi lentement avec la Webosphère que le Web s'est interpénétré avec le Walled Garden AOL.
Rédigé par : Jérôme Perani | janvier 05, 2005 à 06:23 PM
Ton parallèle est vraiment bien. En effet, 40% de "connaisseurs" et presque 30% de lecteurs, c'est déjà une progression non négligeable.
Toutefois, je ne suis pas sûre que la barrière graphique, psychologique à naviguer sur des blogs vs des sites classiques est aussi forte aujourd'hui qu'elle ne l'était en 2000 aux débuts de l'Internet.
Rédigé par : Danielle | janvier 05, 2005 à 06:58 PM
Merci pour la citation :-)
Rédigé par : Cyrille | janvier 05, 2005 à 09:58 PM