Le lancement de titres de presse gratuits en Suisse relance le débat sur la gratuité et ses signifiants dans les colonnes du Temps, quotidien (payant) genevois. Une inteview du philosophe Jean-Louis Sagot-Duvauroux, auteur d'un essai sur la gratuité, va loin dans sa critique du phénomène :
"Le but est ici que les gens soient influencés par la pub. Ce qui revient à décrédibiliser la parole publique. Le langage sort affaibli par de tels enjeux marchands. Dans un journal gratuit, le critère du choix d'une dépêche d'agence n'est pas son importance, sa vérité, mais la question: est-ce que cette nouvelle servira l'intérêt des annonceurs, oui ou non? C'est ainsi que le langage perd de son autorité et nous sommes dépossédés de notre intelligence critique".
Le modèle publicitaire peut avoir des défauts, mais de là à ôter tout sens éthique aux rédactions des journaux gratuits... Qu'en pensez-vous ?
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