Robin Miller sur Slashdot y va de son couplet de conseils "de survie" pour la presse sur Internet... Fort de son expérience de journaliste et d'éditeur dans divers titres de la presse en ligne, il propose plusieurs "recettes" - c'est son expression - pour que la presse tire enfin son épingle du jeu s'opérant depuis quelques années en ligne:
- Arrêter d'ignorer l'audience en ligne et parler de lectorat - y compris celui d'Internet - plutôt que de tirage
- Ouvrir ses colonnes en ligne à ses lecteurs, quelques uns en savent plus que certains journalistes.
- Modérer les interventions des lecteurs, car tous n'en savent pas plus, voire posteront des commentaires injurieux ou obscènes...
- Faire en sorte que les lecteurs s'approprient le journal en postant des commentaires, même si leurs interventions ne plaisent pas toujours aux annonceurs
- Donner aux annonceurs la possibilité de donner leur point de vue : liens sponsorisés, publicité, coupons, sponsoring, etc.
- Animer davantage une communauté locale interactive; de plus en plus, les lecteurs se tournent vers d'autres sources pour les nouvelles internationales ou nationales. La presse locale doit mettre en avant la proximité.
Pour finir, il pense que la presse papier devrait devenir une sorte d'instantané en temps t du site Internet. Et qu'il ne serait distribué qu'aux seniors et aux personnes non équipées de PC et d'Internet. Sur Internet, le modèle mixte, avec une zone exclusive payante, devrait encore se développer. Enfin, il restera à convaincre les annonceurs d'investir davantage sur Internet, où ils pourraient mieux toucher leurs cibles les plus lucratives.
"This may not be easy, but it will be a lot easier than explaining to advertisers why they should keep spending money in a newspaper that has fewer readers, and less influence, every year".
Pas mal de bon sens, mais faut-il croire à ce scénario concernant l'avenir du papier ? Récemment, le patron de Métro s'était fait l'écho d'une autre scénario tout aussi inquiétant : à terme, la presse gratuite devrait remplacer la presse traditionnelle durant la semaine. Et si celle-ci souhaite survivre, elle devra s'adresser à des niches, à un public spécialisé. D'un côté, la presse ringardisée, de l'autre la presse ultra-compétitive sur sa niche. Peut-être faut-il aussi réfléchir à une presse, qui sans faiblir sur la qualité, se développe sur divers supports, le papier électronique, le papier, le mobile, le PDA, le web(, etc. ?) et offre à chacun de ses publics l'information la mieux adaptée à sa consommation. Qu'en pensez-vous ?
Ce que montre bien le papier de Rob Miller, c'est que les journaux locaux, pour animer une communauté électronique locale, doivent aussi s'intéresser à cette communauté.
Le but d'un blog de presse local n'est pas que de recevoir des commentaires, il est aussi de s'insérer dans une communauté électronique, d'y repérer ce qui bouge, de s'en faire l'écho. Ce que Miller explique bien me semble-t-il dans l'exemple qu'il décrit où il explique comment sa proposition de chronique sur les TIC ait été rejetée par le journal local.
On lit beaucoup - mais c'est un résumé, beaucoup croient lire cela - qu'il suffit d'ouvrir ses colonnes aux commentaires pour être moderne. Mais une communauté électronique locale, c'est un peu plus que cela...
Rédigé par : Hubert Guillaud | décembre 06, 2005 à 01:53 PM
Pour le dire autrement, tous les sites "locaux" ne marchent pas, même les "meilleurs" (à tout le moins les plus beaux) : http://www.cyberjournalist.net/news/003075.php
Rédigé par : Hubert Guillaud | décembre 06, 2005 à 05:42 PM
J'ai en effet peu relevé la partie du papier de Miller sur le local... dont je connais moins les enjeux. Merci donc beaucoup pour le lien et votre remarque complémentaire à mon billet !
Rédigé par : Danielle | décembre 07, 2005 à 09:04 AM