Tout d'abord, quelques plates excuses. Voilà un mois que je n'ai pas écrit sur webmedia. Je suis en train de rédiger ma thèse et j'ai l'esprit un peu accaparé...
Toutefois, plusieurs nouvelles se sont entrechoquées ces dernières semaines et je voulais rapidement réagir à quelques unes d'entre elles.
Convergence, convergence
C'est assez drôle de voir les groupes de médias replonger dans la tendance phare - et tant raillée - de la fin des années 1990. Peu finalement ont osé dire que J-M Messier avait eu raison trop tôt. Et pourtant, la même semaine, les annonces de TF1 et Lagardère ne laissent aucun doute. Ils passent à l'étape suivante : après la création de spin-offs ou de filiales dédiées, bien à part de leurs business traditionnels, les voilà prêts à fusionner les organisations chargées des activités traditionnelles et web et à déployer leurs contenus sur de multiples supports. On parlait d'expérimentation, on parle désormais de synergie, de complémentarité, d'opportunité. Cela ressemble au débat sur la fusion des rédactions des maisons de presse. Les craintes sur la réussite de ces nouveaux ensemble sont du même ordre : les activités traditionnelles, souvent composées de personnels plus expérimentés et peut-être moins "adaptables", se laisseront-ils dicter la nouvelle stratégie de groupe souhaitée par la hiérarchie ? Le talent des managers sera déterminant. Il n'est pas étonnant de ce fait que Lagardère ait mis les grands moyens en débauchant Didier Quillot. Des contenants aux contenus.
Google News vs éditeurs
Sur ce sujet, je rejoins l'analyse d'Emmanuel. Il me semble qu'une négociation aurait eu un impact plus positif car malgré tout, Google News apporte un trafic indéniable aux éditeurs en ligne. La difficulté vient de la non-monétisation du service de Google. S'il y avait un réel modèle économique de partage des revenus, ce serait tout de même plus productif pour toutes les parties.
La crise chez Libération
L'appel aux lecteurs de Libération marque l'accuité de la crise que traverse le titre. On se demande quelle stratégie peut bien avoir l'actionnaire pour "créer un groupe multimédia", sa propre ambition pour Libération. Les moyens mis en oeuvre semblent bien légers. Pour passer le cap, se réinventer et capitaliser sur cette formidable marque, il ne suffit pas - à mon humble avis - de rafistoler l'existant... et sans un actionnaire patient et solide, cela risque d'être difficile. Jeff parle de transformer le quotidien en magazine et de se concentrer sur le site pour les nouvelles quotidiennes. J'aime l'idée. Il me semble aussi que ce "bundle" sera certainement l'un des plus efficaces des années à venir. Libé a tout à gagner en regonflant sa marque via une politique de contenus différenciante : avant-gardisme, tendances sociétales, couverture politique poussée pour un public qui reste intéressé par l'avenir de la gauche en France et ailleurs... le souci de la modernité, mais aussi un retour à son identité fondatrice ?
"Peu finalement ont osé dire que J-M Messier avait eu raison trop tôt."
Mais Jean-Marie Messier a dit: "Avoir raison trop tôt, c'est avoir tort" (Bruxelles, janvier 2006 _ cité par D. Granet et C. Lamour, "Médiabusiness", p.39)
Personnellement, je ne comprends pas ça. Avoir raison, c'est avoir toujours raison. Si Messier a échoué, c'est qu'il a fait des erreurs...
En matière de marketing, il n'y a pas de vérité, au sens scientifique du terme. Il n'y a que des succès et des échecs.
Rédigé par : Eric Mainville | septembre 25, 2006 à 07:34 PM
Google a publié ses principes en la matière, et il revendique céder toujours une majorité des revenus aux ayants-droits :
http://googleblog.blogspot.com/2006/09/our-approach-to-content.html
Est-ce que le noeud du problème, ça n'est qu'il n'y a pas de publicité sur Google News (y compris sur la version US, sortie de Beta en janvier) ?
Je pense que l'actualité occupera toujours toute la place qu'on lui donne : l'attachement de Google à utiliser au mieux l'espace interdit de placer de la publicité ailleurs que le long de l'article intégral, soit sur le journal même, et à son profit exclusif a priori.
Sur l'indexation, comme l'explique le même blog officiel
http://googleblog.blogspot.com/2006/09/about-google-news-case-in-belgium.html
tout est à mettre dans le fichier "robot.txt", un fichier essentiel, utilisé et respecté par tous les moteurs de recherche, et que tout webmestre connaît bien.
Rédigé par : Bertil | octobre 05, 2006 à 03:28 PM